Conclusion

A la fin de ce travail, nous aboutissons à deux conclusions, l’une linguistique et l’autre informatique.

En ce qui concerne la conclusion linguistique, nous sommes partis du débat entre, d’une part, les néogrammairiens qui défendaient l’idée selon laquelle l’évolution des langues est parfaitement régulière, voire mécanique, et, d’autre part, leurs nombreux adversaires – idéalistes, la linguistique géographique et le mouvement des « mots et des choses » pour ne nommer que les principaux – qui considéraient, au contraire, que chaque mot présente sa propre histoire et qu’aucune prédiction n’est possible par rapport à leur évolution. Face à ces deux positions radicalement opposées – déterminisme vs non-déterminisme – il était clair que ni les uns, ni les autres avaient entièrement raison. La grande question était dès lors de savoir où se trouvait le « juste milieu » entre ces deux pôles. Grâce à nos recherches statistiques, nous croyons avoir apporté une réponse à cette question et, en nous basant sur celles-ci, nous osons suggérer que c’est la théorie néogrammairienne qui est plus proche de la réalité.


Quant à la conclusion informatique, le projet « ETYMO » a surtout montré deux choses : (1) contrairement à ce que certains chercheurs ont pu prétendre, écrire un « programme étymologique » est tout sauf un problème trivial ; (2) malgré la complexité du calcul, un tel programme n’est pas complètement illusoire. Nous continuons donc à croire qu’il sera possible, un jour, de développer un programme qui mettra en pratique tout ce qui n’a pu qu’être esquissé dans ce travail.


A la fin du projet, bien que nous soyons assez contents du résultat dans l’ensemble nous ne pouvons éviter de constater que de nombreux aspects n’ont pas pu être réalisés et nous arrivons donc à la même conclusion que Sara Burton-Hunter, qui à la fin de son projet, signale que ses limitations ont été les « nemeses of all researches : too little time, too little knowledge and too little money ». Ce n’est donc pas sans un certain sentiment de « ars longa - vita brevis » que nous terminons ce travail, tout en espérant que le projet sera continué un jour.



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